Après un léger lunch au milieu des rizières, nous sommes fin prêts à suivre les instructions, c’est sans compter sur Emile qui s’est pris d’amitié avec un jeune chat. Celui-ci ne voit pas du même oeil l’intérêt qu’Emile lui porte et décide de le mordre à la main. Les premiers soins sont alors effectués (alcool et Isobétadine). Mais le mal est fait, et le programme des prochains jours se voit modifié et surtout l’inquiétude nous guette. Quelques appels passés auprès du papa de Bert (médecin généraliste) et nous optons pour une prise en charge à l’hôpital de Vientiane pour réaliser les rappels contre la rage. Nous ne souhaitons prendre aucun risque même si la plaie est minime. Cet incident géré, nous essayons de faire bonne figure auprès des garçons.
Nous sommes directement plongés dans le vif du sujet ou plutôt dans la boue collante des rizières. Le parcours se fait sous forme d’étapes. On sous estime réellement le travail qui se dissimule derrière 1 kilo de riz consommé.
(1) La première étape consiste à sélectionner les bons germes. Plongés dans l’eau salée (l’eau est suffisamment salée lorsque l’oeuf plongé dans l’eau y flotte), les germes qui flottent à la surface ne sont pas sélectionnés car ils sont considérés comme vides, ils sont alors donnés aux bêtes (cochons et poules).
(2) Quant aux autres germes, ils sont semés dans une petite parcelle de terre et protégés tant bien que mal des oiseaux jusqu’à ce qu’ils germent.
(3) Les épis y resteront 20 à 25 jours avant d’être transférés par touffes de 3 à 5 tiges dans un champ plus vaste et plus travaillé (la terre y est oxygénée et les mauvaises herbes enfuies sous terre), ce champ est ensuite retourné et aplani consciencieusement par Suzane, le buffle.
(4) Les semis sont ensuite replantés à espace régulier et parallèle.
(5) Il faut régulièrement enlever les mauvaises herbes entre les gerbes et les enfuir sous la terre ce qui génère du compost.
(6) Quelques 3 mois (+/- 100 jours) plus tard les grains de riz font leur apparition logés dans les tiges. Vient ensuite la période de la récolte-même. L’eau est alors évacuée de la parcelle de terrain 2 semaines avant, le riz peut alors être fauché avec sa paille et ce, manuellement. Les habitants fauchent la partie appelée panicule qu’ils laissent sécher sur le sol.
(7) Nouvelle étape plutôt physique, frapper les panicules sur le sol ou sur une pierre pour que les grains de riz se détachent de la paille.
(8) Les graines sont alors une nouvelle fois triées à l’aide de grands paniers plats et leurs écorces enlevées.
(9) Ensuite, le riz est amené des montagnes au village. Il existe différents paniers pour cela, chaque pays a sa propre façon de transporter le riz
(10) Avant d’êtres concassés au moyen d’un engin plutôt ingénieux.
(11) L’enveloppe du grain est utilisée pour faire le vin de riz, cet alcool local d’une 30ène de degrés.
(12) Le riz est ensuite trempé dans l’eau pendant plusieurs heures et rincé.
(13) Le riz est enfin préparé, cuit à la vapeur pendant 10 minutes.
(14) Parce que 13 est un chiffre qui porte malheur, la quatorzième étape est la dégustation des produits à base de riz: gâteaux de riz, galette de riz, riz soufflé,…
4 Commentaires
Commentaire par yvette1954
yvette1954 24 février '19 le 17:27
Mais dis, quelles belles aventures… c’est passionnant!
Commentaire par laurence leyn
laurence leyn 03 mars '19 le 17:05
Quelle évasion, j’adore me plonger dans votre univers et merci pour ce partage super bien commenté.Gros bisous à vous 5
Commentaire par Helene
Helene 15 mars '19 le 13:42
Toujours aussi chouette votre blog ; vous allez d’aventures en aventures …
Vous êtes au Cambodge maintenant ; j’ai un beau souvenir de ce pays où j’ai été pour 1 échange entre 2 écoles kines en 1997! Bises à vous tous
Commentaire par Bert
Bert 15 mars '19 le 13:57
Hello Hélène, oui nous sommes arrivés hier. Il y fait très chaud et comme á chaque passage de frontière, il nous faut un peu de temps pour nous aclimatiser. C’est un pays chargé d’histoire…on est impatient d’en savoir plus. Comique que tu connaisses ce pays. Ca nous rajeunit pas!