14 mars - 9 avril

Cambodge

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Koh Kong

14 – 16 mars

Le lendemain, tout comme nous, Jos et sa petite famille poursuivent leur route vers le Cambodge. Nous nous retrouvons sur le même bateau cargo, les garçons sont contents de pouvoir prolonger ces petits moments de complicité avec Sun et nous de poursuivre nos échanges d’expériences de voyageurs.
Cette fois, nos chemins se séparent, nous partons pour passer la frontière à Koh Kong, Jos et sa petite famille prennent le bus pour Siem Reap. D’ après nos informations, la frontière Thaïlande-Cambodge est l’une des plus corrompue. Les douaniers cambodgiens n’hésitent pas à demander des bakchich sans raison.

Nous passons le check out de la Thaïlande sans soucis et équipés de nos documents e-visa, 30 dollars par personne, nous nous présentons au guichet cambodgien. Reconnaissance faciale et empreintes digitales et le tour est joué. Aucune embrouille si ce n’est le taxi qui nous mène à notre hôtel Apex Koh Kong Hotel, qui nous demande le double du tarif habituel en justifiant que nous sommes à la frontière et que c’est comme ça. Avec la chaleur qui règne au Cambodge nous nous exécutons. Nous avons prévu le coup, nous avons réservé un hôtel avec une piscine. le bâtiment est assez joli, de style méditerranéen, on se croirait à Marrakech ou à Séville.

Nous posons nos sacs pour 2 nuits dans cette petite bourgade sans histoire. Les voyageurs qui s’y attardent sont ceux qui souhaitent faire un visa-run pour séjourner plus longtemps en Thaïlande ou quittant le Cambodge pour le Vietnam.

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Emile a 4 ans!

Emile fêtera son anniversaire en Cambodge. Notre ‘ange’ aux cheveux blonds est la vedette de la journée…

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À Koh Kong nous fêterons les 4 ans de notre grand aventurier Emile. Un joli gâteau à l’effigie des Minions et une pelleteuse en plastic achetée le matin même au marché matinal feront l’affaire. Notre petit bonhomme est fasciné par ses engins de construction en tous genres. Nous sommes effarés par la vitesse à laquelle Emile grandit.

Enthousiaste et séducteur, notre grand garçon profite de ce voyage à sa façon. Petit bémol, fragile, Emile est souvent la première victime du manque d’hygiène lié à la conservation des aliments dans ces différents pays d’Asie.

Le Cambodge obtient quand même la palme avec ses aliments présents dans le marché. Poissons, viandes, posés sur des bâches à même le sol. Nous évitons tant bien que mal de manger de la viande mais il faut équilibrer les repas avec des enfants en pleine croissance. Bref, le défi est de taille et requiert toute notre attention.

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Suusdey

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Bonjour en khmer

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Kampot

16 – 21 mars

La prochaine ville sur laquelle nous mettons le cap s’appelle Kampot. Célèbre pour son poivre et son sel, cette ville située le long du Golf de Thaïlande a connu son heure de gloire à l’époque coloniale grâce au commerce du poivre. Aujourd’hui encore il est possible d’aller visiter les quelques exploitations de poivre en périphérie, c’est ce que nous choisissons de faire lors de notre journée en tuk tuk.

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Kampot et ses environs

Une journée à la découverte du poivre et du sel. Et une petite grotte bien étroite…

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Avant de nous rendre à La Plantation (exploitation de poivre), notre chauffeur nous amène aux exploitations de sel au sud de la ville. Hélas, l’orage qui a grondé deux jours plus tôt à détruit l’entièreté de la récolte de sel. L’eau de mer est drainée dans de petits bassins de terre. Avec l’évaporation par le soleil, l’eau laisse un dépôt. Ce dépôt blanc laissé par la mer n’est rien d’autre que le sel qui est ensuite raclé pour réaliser de petits monticules. Une fois le sel récolté, il est conservé dans un grand hangar.

Nous quittons l’exploitation après avoir visionné un petit film éducatif et prenons la route en direction de la grotte de Phnom Chngok. Pour y arriver, nous quittons la route principale et nous nous enfonçons dans la nature cambodgienne. Nous croisons d’énormes vaches et de jolies maisons Khmers. Les paysages sont assez désertiques et la route en terre battue rougeâtre que nous empruntons est défoncée.

Nous en profitons pour nous imprégner davantage de la vie locale. Arrivés à la grotte, nous sommes pris en charge par deux petites filles 11 et 13 ans. Elles s’improvisent nos guides et attirent notre attention sur le dessins formés pas les parois de la grotte, on y découvre des éléphants, un crocodile, … Une torche à moitié plate à la main, elles nous emmènent entre les rochers. Si Simon n’est pas rassuré, je le suis encore moins. Nous allumons notre gsm pour renforcer la luminosité et poursuivons notre découverte à travers les roches. Quelques instants plus tard, nous apercevons la lumière du jour. Ouf, le supplice ne fut que de courte durée et nos deux guides ont l’habitude de sautiller d’une rocher à l’autre. Après nous être assurés que ces deux enfants ne sèchent pas l’école pour guider les touristes, nous poursuivons notre visite guidée.

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L’exploitation de poivre

Le climat chaud, le sol, mais également l’air marin sont propices à la culture du poivre. La visite à l’exploitation de poivre ‘La Plantation’ est super intéressante. J’ignorais pour ma part comment le poivre était produit. C’est un travail de très très longue haleine. La Plantation est un établissement qui produit du poivre certifié Bio. Elle emploie près de 120 personnes toute l’année et 150 de plus en période de récolte, comme maintenant au mois de mars.

C’est un couple belgo-français qui est à l’origine de ce projet mais qui aujourd’hui, n’est pas encore viable financièrement. En 2013, le couple a le souhait de s’installer au Cambodge et d’y avoir une seconde résidence. Ils ont le coup de coeur pour cette région et se lancent dans ce challenge fou. Aujourd’hui ils sont employeurs exemplaires dans la région car ils emploient beaucoup de personnel, ceux-ci sont nourris sur place et ceux qui le souhaitent restent y dormir. Ils financent également l’école du village et aux 3 meilleurs de la promotion, ils leur offrent des études supérieures et les suivent jusqu’à leur intégration professionnelle. Nous arrivons en pleine période de récolte du poivre rouge. Avant de venir visiter la plantation, on ne s’en cache pas, nous ignorions totalement la différence entre le poivre noir, blanc et rouge. Voici en substance ce que nous avons appris.

Le poivre vert, jaune, rouge et noir

La plante de poivre se présente comme une branche de liane qui grimpe sur un tronc d’arbre sauf que dans les exploitations ce ne sont pas sur des troncs d’arbre mais bien sur des bois prévus à cet effet.

Le poivre vert comme le rouge est le même poivre l’un est cueilli avant maturité et possède donc un goût épicé plus prononcé. Quant au poivre rouge, on lui a laissé le temps de prendre en maturité. Il est alors devenu rouge et est cueilli en mars et ce, à la main! Il est ensuite mis à sécher pendant 8 jours. Nous avons la chance d’être présents à cette période de récolte et observons les femmes qui réalisent ce tri manuellement.

Le poivre noir est quant à lui du poivre vert qui une fois arraché devient noir par un procédé d’oxydation naturelle.
Et le poivre blanc est en réalité des graines de poivre rouge séché auxquels on a retiré la chair afin de n’avoir que le coeur du poivre.
Bref, on comprend mieux comment certains poivres de Kampot se vendent à près de 300 euros le kilos.

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Un pays solidaire

A Kampot (et un peu partout en Cambodge), ce qui nous a frappé, ce sont les différentes initiatives sociales. Nous avons déjeuné toute la semaine dans le Epic Arts Café, une entreprise sociale qui soutient l’intégration des personnes handicapées à Kampot, je me suis fait masser dans un établissement réservé aux femmes et me suit fait dorloter par une jeune femme qui avait été maltraitée dans son environnement familial (l’établissement s’appelle le Banteay Srey). L’endroit respire la quiétude, je m’y suis évadée quelques heures loin du tumulte de la ville. Que du bonheur.

C’est aussi à Kampot que nous retrouvons Isabelle et sa famille, collègue de Bert. En voyage pour 3 mois, nous prévoyons de partir en excursion avec eux le lendemain. Emile nous fait un peu de fièvre et se plaint de crampes au ventre. Je ne me joindrai finalement pas à la bande. Au programme: visite de la station climatique de Bokor Hill, au coeur du parc national de Prea Monivong. Cette ancienne station climatique a été construite par les français à l’époque coloniale. Située à 1000 d’altitude, elle permettait aux riches de profiter de la fraîcheur des lieux.
Ce lieu de détente pour les colons français et ensuite par la haute société khmère offrait un refuge contre la chaleur mais aussi l’insalubrité générale de Phnom Penh.

Retour à l’hôtel avant de reprendre l’excursion pour une petite croisière et y observer les lucioles et le coucher du soleil. Nous terminerons la journée à la « fête foraine » du night market. Nous quittons Isabelle, Hendrik et leurs trois loustics Eliott, Hasse, Winston qui restent une journée de plus sur Kampot.

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Kep

21 – 25 mars

Nous partons pour Kep, son marché au crabes et sa station balnéaire bien connue fondée par les français en 1908. Nous avons choisi de louer deux jolies petites cabanes dans un hôtel agréable avec piscine.

Nouveau lieu, nouvelle rencontre, les propriétaires de Q Bungalows sont suisse et italien. Ils viennent de vendre leur établissement à de jeunes français et après 7 années à la tête de leur établissement ils souhaitent se reposer. Le monsieur italien a sa propre plantation de poivre. Il y fera un saut avec les garçons et Bert. Une nouvelle opportunité pour eux de mieux comprendre le travail titanesque qui se cache derrière la production de poivre.

Nous nous posons quelques jours au calme. Les garçons y retrouvent une ambiance familiale et se lient d’amitié avec les jeunes enfants présents sur place. Nous y visiterons le marché aux crabes et dégusterons d’excellents plats le long de la mer.

Quelques ballades en scooters nous permettrons de sentir l’ambiance qui règne dans cette station balnéaire mi agitée mi abandonnée. Certains quartiers sont complètement abandonnés, de belles bâtisses semblent être hantées, envahies par la végétation. Ces énormes propriétés ont été abandonnées par leurs propriétaires à la période de khmers rouges.
Aujourd’hui ces terrains sont devenus impayables, seuls les étrangers (chinois) ou des khmers riches peuvent acquérir ces lieux. L’ambiance est très particulière.

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Phnom Penh

25 – 29 mars

Il est temps de quitter ce petit coin agréable en direction de la capitale, Phnom Penh, en taxi. Quelques 4 heures de route avant d’arriver à l’hôtel The Blue Corner Boutique Hotel. La route est en travaux à de nombreux endroits ralentissant fortement le trafic. Au fur et à mesure que nous approchons de la capitale, au plus le trafic s’intensifie. Le trajet sera un supplice pour moi qui suis encore très sensible aux bruits et à la densité relative à la circulation.

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La terrible histoire du Cambodge

C’est à Phnom Penh que nous avons prévu de sensibiliser les enfants à l’histoire tragique du pays. Nous avons prévu de visiter l’ancienne école transformée en prison (S21) sous le règne de Khmers Rouge entre 1975 et 1979 ainsi que Killing Fields où ont également eu lieu de nombreuses exécutions.
L’histoire du Cambodge est extrêmement difficile. Nous sommes partagés entre sensibiliser les garçons ou préserver. Simon se montre curieux et du haut de ses 8 ans, Robin se montre mature et intéressé. Nous préparons Simon à ce qu’il va voir en lui montrant le film ‘First they killed my father’ , nous jugeons qu’il est trop tôt pour Robin, certaines images peuvent choquer.
Le film dépeint de façon réaliste à travers les yeux d’une petite fille de 7 ans l’histoire des Cambodgien sous le régime de Pol Pot. Chef du parti communiste du Kampuchéa, Pol Pot a instauré une des révolutions les plus radicales de l’histoire avec pour conséquences, la disparition d’un quart de la population du pays, soit 2 millions de personnes.
La visite de l’ancienne école transformée en prison est très interpelante tant les lieux transpirent la violence avec laquelle les Khmers rouges ont agit avec la population. Simon et Robin sont extrêmement concentrés et écoutent avec le regard grave l’audio guide. Le portrait des victimes, des objets de torture ainsi que des peintures représentant de façon réaliste les événements ponctuent la visite.

Pour faire simple, pendant 3 ans, 8 mois et 20 jours, les cambodgiens ont connu l’horreur sous le règne des Khmers rouges qui avaient pour unique but de réformer la société cambodgienne. Les khmers rouges d’extrême gauche rêvaient de créer une société communiste sans classe. Faire en sorte de niveler les richesses afin qu’il n’y ait plus de riche et de pauvre. Pol Pot a commencé par vider la capitale Phnom Penh de ses habitats, les envoyant dans les campagnes en vue de recréer une société agraire. Parallèlement Pol Pot avait également érigé des camps de travaux forcés où se retrouvaient hommes, femmes et enfants. Pour éviter d’entraver ses aspirations, Pol Pot a pris soins de “liquider” la population intellectuelle tels les avocats, les professeurs, les hommes et femmes de lettres… Tous étaient exterminés avec énormément de violence. La visite bien que choquante nous a ouvert les yeux sur cette partie de l’histoire que nous ignorions. A l’issue de celle-ci, nous restons néanmoins frustrés d’entendre que la majorité des hauts dirigeants du parti Khmers rouge sont restés impunis. Nous apprendrons que Pol Pot est mort en 1998 sans avoir même été jugé.

Alors que nous nous dirigeons vers la sortie, surprise, nous apercevons de loin Lei, le papa de Bert suivi de près par sa maman, Lieve. Ce sont des retrouvailles anticipées. Nous devions nous retrouver à Siem Riep 3 jours plus tard et incroyable…nous sommes par hasard au même endroit à la même heure. Lieve et Lei ont quitté la Belgique avec un groupe organisé il y a 3 semaines. Ils ont d’abord visité le Vietnam avant de rejoindre Phnom Penh au Cambodge pour la fin de leur périple. Nous sommes tout émus de nous revoir plus de 6 mois après notre départ. Simon, Robin et Emile sont tout contents de revoir leurs grands parents mais tout surpris aussi de les croiser de façon aussi inattendue. Nous nous donnons rendez-vous le soir même pour souper ensemble. Ils ne sont pas venus les mains vides. Ils ont servi de facteurs à nos précieux amis « les papypapottes » qui nous ont préparé un super colis remplit de cartes et de produits de soins, des savons,… Les parrains marraines ont aussi pensé aux garçons et même les filleuls. Nous sommes comblés et émotionnés par ce trop plein d’amour à notre égard.

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The Killing Fields

Le lendemain les parents de Bert partent avec leur groupe vers Seam Riep, nous restons encore 2 jours à Phnom Penh et nous nous rendons une nouvelle fois sur les traces du génocide. Dans ces endroits présents partout au Cambodge pendant l’occupation des Khmers rouges, les champs de la mort (Killing Fields) où femmes et enfants étaient également exterminés avec une extrême violence et ensuite enfouis dans des charniers. A la mousson, vêtements et os humains y refont d’ailleurs surface.

La visite se fait également avec un audio guide. Les détails sanglants ne manquent pas. Nous prendrons le temps d’en parler avec Simon et Robin. Robin mettra d’ailleurs spontanément en image ce qu’il a retenu de sa visite.
Nous terminons notre visite avec le monument aux morts dans lequel sont exposés les dizaines de milliers de crânes de victimes. L’endroit est bouleversant.

Rentrés à l’hôtel, nous rencontrons une famille Suisse que nous avions croisée au Nord du Laos. Elle était voyage pour 3 mois et décide d’écourter son voyage de 3 semaines. Le papa et la plus grande fille de 10 ans ont attrapé la dengue il y a une dizaine de jours et sont en traitement sur Phnom Penh. Fatigués émotionnellement, ils ont décidé de rentrer. C’est aussi ça le voyage…

Une autre famille est également présente dans l’hôtel; Emmanuelle et Yves et leurs deux garçons Arthur et Jules. Ils viennent de Bretagne et sont à leur neuvième mois de voyage. Nous prenons l’apéritif ensemble et soupons également le soir dans un ‘bui bui’. Un agréable moment passé entre voyageurs, comme on les apprécie lors de ce périple en Asie.

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Pour un Sourire d’Enfant

Avant de quitter la capitale, nous allons visité une ONG française appelée PSE; Pour un Sourire d’Enfant. C’est Emmanuelle qui nous conseille d’y aller. A 11h, nous arrivons sur place. Nous sommes reçus par une jeune femme française bénévole. Elle nous explique les objectifs de cette organisation et surtout ce qu’ensemble ils sont parvenus à construire en 25 ans d’existence.

C’est un couple de français à l’origine de cette association. Venus au Cambodge en vacances, ils ont croisé le regard d’enfants présents sur une énorme décharge en périphérie de le capitale. Ces jeunes enfants, livrés à eux-mêmes, se nourrissaient sur cette décharge et y passaient la journée, même la nuit. Issus de famille dont les parents sont souvent sans travail, voire alcooliques et violents, ces enfants sont pris en charge pour l’entièreté de leur scolarité par l’ONG.

Ils peuvent se spécialiser dans différentes professions porteuses et s’intégrer professionnellement. Cette visite est émouvante et nous remplit d’espoir. Les enfants que nous y croisons sont souriants. Certes tous leurs problèmes ne sont pas réglés, mais ils sont pris en charge et peuvent avoir des perspectives.

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Siem Reap

29 mars – 6 avril

L’après-midi, nous reprenons l’avion pour Siem Riep dans le sud du Cambodge. Cette fois davantage pour profiter de nos retrouvailles avec les parents de Bertje. Ils nous attendent déjà dans l’hôtel Aster Villa dans lequel nous séjournerons une semaine ensemble.
Les garçons retrouvent leurs grands-parents comme s’ils ne les avaient jamais quittés. Grandis et la tête remplie d’expériences, ils partagent leur vécu. Nous sommes à une vingtaine de minutes des fameux temples d’Angkor que nous visiterons quelques jours plus tard. Siem Riep est une ville agréable qui grouille d’activités mais à dimension humaine. Dans le centre ville, on retrouve le marché de nuit et ses illuminations et de nombreux shops pour touristes. La fameuse Pub Street qui héberge également de nombreux établissements pour se restaurer. Il fait particulièrement chaud, entre 32 et 36 degrés.
Les coupures d’électricité sont assez fréquentes pour l’instant tant à Siem Riep qu’à Phnom Penh la capitale. Le Cambodge est un grand consommateur d’électricité et la saison sèche a été très sèche cette année. Il n’y a plus assez d’eau pour alimenter les barrages hydrauliques. Certains établissements ont des générateurs, c’est le cas de notre hôtel. ouf! Mais qu’est-ce que c’est bruyant. L’économie cambodgienne vit donc au ralenti pendant ces moments-là. Plus de jus de fruits, plus de café, impossible pour les blanchisseries d’honorer leur travail, plus d’air conditionné, d’ordinateurs, … la ville tourne au ralenti. Lors de notre présence au Cambodge, nous apprenons qu’un bateau en provenance de Turquie est en route pour subvenir aux besoins en électricité du pays. C’est quand même dingue de devoir se faire approvisionner par bateau.

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Angkor Wat

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Nous sommes impatients d’aller à la rencontre du fameux site archéologique d’Angkor (Angkor signifie « capitale » en khmer). Angkor fut pendant plus de 500 ans la capitale de l’empire Khmer (du IX ème au XIV ème siècle). Cette cité s’étend sur près de 400 km2.
Elle témoigne, grâce à son immensité, de la puissance de l’empire et de son goût raffiné pour l’art. Angkor Wat est encore aujourd’hui le plus grand édifice religieux du monde. Pendant plusieurs siècles, après la chute de l’empire Khmer, la cité a été laissée à l’abandon, subissant les ravages de la nature ainsi que les pillages et la destruction par les khmers rouges. Près de 287 temples ont été recensés dans la région, nous n’en visiterons qu’une infime partie. Nous décidons de prendre un pass d’une journée (37 dollars/personne et gratuit pour les enfants) et pour rentabiliser celui-ci au mieux, nous nous rendons dès le coucher du soleil au fameux temple Angkor Wat.

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Le lendemain matin nous quittons l’hôtel à 8h00. Nous emmenons Simon et Robin dans nos aventures, Emile quant à lui se laissera gâter par ses grands-parents.

Nous avons un chauffeur de tuk tuk qui se débrouille plutôt bien en anglais. Pour visiter le site, deux possibilités s’offrent à nous. La petite boucle ou la grande boucle.

Nous décidons de faire un mix des deux, il nous en coûtera 20 euros pour la journée. Nous commençons par un temple qui n’a pour sa part pas été rénové. Il est au milieu de la forêt et il n’y a encore personne, si ce n’est le gardien et nous.

Ce sera notre coup de coeur, sans doute lié au fait que c’est notre première prise de contact avec ces édifices massifs chargés d’histoire. L’atmosphère qui y règne est toute particulière et très reposante, loin de la cohue de la ville, ce qui nous fait beaucoup de bien même si nous savons que cela ne durera pas.

Effectivement, au second temple, il y a déjà plus de visiteurs. La finesse des détails nous frappe, quel travail de titan a été réalisé il y a plus de 1000 ans.

Nous enchaînons les découvertes des édifices malgré la chaleur. Certains temples sont heureusement en pleine jungle et dégagent un peu de fraîcheur. Nous parvenons à capter l’attention des enfants mais très vite la chaleur égraine leur enthousiasme.

Bert improvise un petit jeu de cache cache mieux connu sous le nom de “Où est Charlie”. Nous verrons le fameux temple Bayon, et ses 256 visages, ce temple mythique est surtout connu de tous grâce aux aventures de Mowgli de Jungle Book.

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L’artisanat khmer

Le lendemain, nous partons pour la visite de la ferme de la soie après un rapide crochet par les artisans d’Angkor au centre ville de Siem Reap. Qu’ils sont habiles de leurs mains, ces artistes Cambodgiens. Ils taillent aussi bien la pierre que le bois. Dommage que leurs réalisations soient si lourdes à transporter, nous ferons l’impasse et n’en n’achèterons pas.

La visite de la ferme nous apprend avec précision comment, à partir de chrysalides, on obtient de la soie. Une nouvelle découverte pour toute la famille. La méthode est la suivante: pour obtenir de la soie, il faut bien évidemment des vers à soie. Le ver lui-même ne produit pas de soie à notre grande surprise, il faut arriver à une étape importante de son développement pour en obtenir. C’est en effet quand le ver a bien grossi et s’est goinfré de feuilles de mûriers par exemple et avant qu’il ne se change en papillon. C’est la chrysalide elle-même qui est à l’origine de la soie. Comme la soie vient de la chrysalide et que celle-ci doit rester intacte, le ver ne se transformera pas en papillon… sinon il casserait sa chrysalide et elle serait inutilisable.

Les chrysalides sont donc mises à sécher au soleil, le ver est alors emprisonné à l’intérieur et meurt. C’est finalement bien cruel comme procédé.
Les cocons de soie sont ensuite mis à bouillir pour aider les fils à se détacher. Plusieurs cocons ensemble forment un seul fil qui est récupéré et enroulé en bobine. La couche extérieure est épaisse et s’appelle la soie sauvage. Elle est plus grossière que la couche interne qui est fine et coûte plus cher. Avant de tisser les vêtements, les fils sont teints grâce à des colorants naturels issus de différentes plantes. Certains autres fils sont laissés naturels. Le résultats des réalisations est très joli et souvent vendu très cher vu le travail que cela représente.

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En soirée, changement de programme et d’ambiance. Nous emmenons les garçons au cirque « Phare” pour leur plus grand bonheur. Depuis 1994, l’association Phare Ponleu Selpak (“The Brightness of the Arts” ) utilise l’art comme moteur du développement social et humain. Elle donne une éducation artistique à des jeunes issus de milieu défavorisé en vue de leur apporter des opportunités de carrière dans différents domaines artistiques. Au Cambodge, suite à l’occupation des khmers rouges entre autre, il existe d’importants problèmes sociaux ( drogues, violences domestiques, alcoolisme, …) auxquels de nombreux enfants sont confrontés au quotidien. Le spectacle dure une bonne heure et les enfants en ont plein la vue tant les acrobaties sont de qualité.

Au Cambodge, nous avons été étonnement surpris par le nombre d’initiatives sociales, du salon de massage qui emploie des jeunes femmes maltraitées en passant par un restaurant-café qui intègre les jeunes travailleurs handicapés, en passant par des ateliers artistiques pour jeunes issus de milieu défavorisé. Les initiatives ne manquent pas et ça fait vraiment chaud au coeur.

Avant de se séparer ,les parents de Bertje insistent pour faire une dernière surprise aux enfants et nous emmènent manger des montagnes de glace au ‘Fruit Factory”. C’est un délice. Toute bonne chose a une fin. Cela nous a fait un bien fou de retrouver de la famille au bout du monde. Les garçons ont pu partager leur quotidien avec leurs grands parents, nous avons pu échanger et vivre de chouettes moments ensemble et opa et oma ont même pris le relais dans l’avancement des devoirs. Chapeau bas au papa et à la maman de Bert qui du haut de leurs 70 ans ont traversé une partie du monde pour venir embrasser leurs petits enfants.

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Battambang

6 – 8 avril

En début d’après-midi, la larme à l’oeil, nous nous séparons d’opa et oma et prenons la direction de Battambang en bus. C’est parti pour 4h30 de bus. Nous sommes fin mars et c’est la fin de la saison sèche, nous ne pouvons donc pas rejoindre la ville en bateau comme nous aurions souhaité le faire. La route nous a paru longue car le dernier tronçon de route est particulièrement éprouvant et dangereux car en travaux. Cette route devrait permettre de relier facilement Phnom Penh, Siem Riep et Battambang entre autre.

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A peine arrivés à Battambang, nous sommes accaparés par des dizaines de chauffeurs de tuk tuk. Nous avons la chance d’apercevoir très rapidement notre hôte Saro qui se fraye un chemin parmi ses condisciples. L’affaire est vite réglée, il nous emmène chez lui avec son propre tuktuk à quelques 17km de la ville. Saro et son épouse vivent avec leurs deux petits garçons et toute la famille de Saro, ses parents, frères, soeurs, maris, femmes et enfants. Ses propres parents ont survécus à la période de violence des khmers rouges et lui-même est né dans un camp de réfugiés le long de la frontière thaïlandaise. il nous parlera sans tabou d’un tas de choses et répondra à nos nombreuses questions liées à cette période.

Saro s’est lancé dans l’accueil de touristes il y a quelques mois. Un véritable pari pour cet ancien chauffeur de tuk tuk. Il nous raconte alors qu’au départ, ses parents n’y croyaient pas, et que petit à petit sa maison d’hôte Family Batcave Homestay se remplit.
L’accueil y est très chaleureux. Il nous prête sa jolie maison khmer afin que nous puissions y dormir à 5. Il y a encore 2 jolis bungalows disponibles pour des touristes éventuels.

Nous sommes en pleine campagne en nageons dans l’authenticité. Les garçons ne se font pas prier pour s’amuser avec les petits enfants présents sur place. Nous avons besoin de repos et de quiétude après ces journées en ville et sous une chaleur de plomb. Nous nous endormons tous les soirs au son des baffles hurlant de la musique pour célébrer les mariages nombreux en cette période dans la région. Nous sommes à quelques jours du nouvel an cambodgien (13 avril 2019) en saison sèche et qui plus est le week-end. Trois éléments qui font que les gens se bousculent pour se marier.

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Le matin, c’est avec le chant du coq que nous nous réveillons. Aujourd’hui, nous choisissons de visiter la campagne avec Sao pour chauffeur et guide. Il nous emmène de village en village, nous y découvrons la fabrication des feuilles de rouleaux de printemps, étonnant comme procédé, ainsi que la fabrication du vin de riz. Nous faisons un petit crochet par un nouveau Killing Fields (ces fameux champs où la population cambodgienne est décimée entre 1974-1979) il y en a plus de 20.000 dans tous le Cambodge. La chaleur est accablante.

Nous revenons en fin d’après-midi, timing parfait pour aller sauter sur les trampolines découverts la veille au soir, aux pieds d’un temple boudhiste non loin des logements des moines. L’ambiance y est agréable et les garçons s’en donnent à coeur joie pendant que Bert taille une bavette avec un moine qui parle français. Moine depuis 28 ans, il a aujourd’hui plus de 85 ans.

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La grotte des chauve-souris

A 18h, nous nous rendons à quelques centaines de mètres de là pour participer à un spectacle étonnant qui a lieu chaque soir à la même heure, à la cave Phnom Sampeau. Il s’agit de la sortie de plus d’1 million de chauve-souris. A 18h précises, comme si les chauves-souris étaient équipées de montre, elles sortent en silence, direction le lac non loin de là.

En chemin, elles se nourrissent d’insectes qui menacent les cultures de riz. Grâce à leur présence, des milliers de kilos de riz sont sauvés chaque année. La nature est décidément bien faite. de peur que les chauves souris ne quittent un jour cette grotte qui leur sert d’habitat, les cambodgiens construisent un énorme statue Bouddha taillé à même la roche calcaire. Ils espèrent ainsi maintenir le tourisme à cet endroit précis.

Nous reprenons le bus cette-fois vers Phnom Penh, nous y dormons une nuit avant de reprendre l’avion pour Hanoï.

Au revoir Cambodge, direction le Vietnam. D’ici quelques jours nos amis nous rejoignent à Hanoï. Ils sont déjà au Vietnam depuis quelques jours et remontent du sud au nord.

2 Commentaires

  1. Commentaire par Amandine

    Amandine Répondre 04 mai '19 le 01:19

    Magnifique reportage sur votre séjour au Cambodge !!! Bonne continuation !

  2. Commentaire par Helene

    Helene Répondre 03 juin '19 le 21:22

    Toujours aussi fan de votre blog . J’ai aussi visité Phnom Penh il y a 20 ans . Les musée m’avait aussi beaucoup impressionnnee . Ce pays regorge de découvertes en tout genre qu’elle soient culturelles , culinaires ou naturelles …
    je suis impatiente de lire la suite de vos aventures ! Encore bravo pour ces beaux reportages

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